une petite ballade au pays inconnu

Les mots s’élèvent, d’abord en silence,

Cherchent leur tempo dans l’air dense de sens,
Un pas, puis deux, puis des milliers de gestes,
Graciles, discrets, tissés de nuances persistantes.

Les mots s’entrechoquent, se perdent,
Leurs sens leur échappent.
Qu’est-ce leur essence ?
Leurs liens avec ce monde, qu’ils effleurent ?

Ils tournent, s’entrelacent, se frôlent,
Cherchant une place dans la fugacité,
Égarés dans les ombres de ce monde,
Sous le poids lourd de leur propre liberté.

Ils sont l’écho d’un souffle oublié,
Une vibration entre deux silences,
Fragments d’un sens qu’on devine,
Mais jamais n’atteint, toujours mouvants

.

Un mot, un son, une vibration,
Un écho qui fuit, une illusion,
Porté par l’air, tremblant sur les lèvres,
Avant d’être figé, pris, puis perdu.

Qu’est-ce qu’un mot, sinon un chemin,
Où se croisent mille pensées, mille mains ?
Un miroir brisé par mille regards,
Un instant suspendu dans le flux du temps.

Un pouvoir, oui, il en a l’éclat,
Le mot, sculpté dans l’instant,
Il forge, blesse, élève, détruit,
Se fait roi, puis poussière, sans prévenir.

Il est ce que l’on veut qu’il soit,
Doux ou tranchant, cruel ou doux,
Mais derrière sa forme, sa vérité,
Il s’incline aux mains de ceux qui le façonnent.

Les mots dansent, sans fin, sans répit,
Portés par les voix, perdus dans les échos.
Ils sont l’invisible tissu de nos pensées,
Et pourtant, ils nous échappent, sans jamais nous quitter.

Dans leur ballet, ils tissent des rêves, des fables,
Mais sous leur masque, ils dissimulent l’inextricable.
Le mot est pouvoir, illusion, vérité,
Un souffle qui nous lie, mais qui nous libère aussi, à jamais.

Ainsi, la danse des mots continue,
Éternelle, changeante, et pourtant toujour nues.